Sandra
Sandra - Nourrir sa relation à soi pour mieux jongler entre tous ses rôles
Quand Ruth m’a sollicitée pour son projet, je me suis tout de suite demandé ce que j’aillais bien pouvoir raconter ? Oui j’écris, oui c’est ma passion, mais témoigner nécessite un angle particulier.

Son compte s’appelle « Les Jongleuses » et avant de jongler entre tous ses rôles que nous allons nous attribuer (celui de femme, homme, époux/se ou encore de mère/père...) il m’a semblé important de mettre en lumière notre rapport avec nous-mêmes.
Avant d’endosser toutes ces casquettes, il faut à mon sens savoir jongler avec soi.
Je sais que nous avons tous une histoire plus ou moins drôle, belle ou atypique. Peu importe, nous avons jonglé à travers des épreuves forcément éprouvantes qui influenceront sans que nous le sachions toutes nos décisions. Ce ne sont que des étiquettes.
Ce que nous vivons de mal ou de bien n’est jamais permanent et définitif. Même si nous n’avons pas eu de foyer heureux cela ne veut pas dire que nous ne pourrons pas en former un. Tout dépend de nous, de nos choix et de nos non-choix. Ne pas agir, ne pas changer est une décision qu’il faut assumer sur le long terme.
J’ai donc fini par trouver mon angle pour ce témoignage : je devais écrire sur ce que je fais de mieux, sur mon thème signature pour apporter avant tout de l’espoir. Jongler avec soi d’abord.
Surmonter les épreuves
La vie ne sera pas toujours tendre. Elle n’est pas faite pour cela d’ailleurs, très tôt je l’ai saisi. Je n’ai jamais laissé les quelques épreuves déterminer celle que je suis et surtout celle que j’allais devenir. On ne m’a pas appris à me relever, dès l’adolescence j’ai lutté constamment entre les bonnes et mauvaises décisions. Alors que la majorité d’entre nous vit cette période dans l’insouciance, moi je survivais. Je n’ai pas de remèdes miracles à partager, la seule chose que je puisse dire c’est que rien n’est vraiment grave tant que l’on est encore en vie.
La douleur de certains événements, je le conçois est si vive que l’on se demande "pourquoi?" Mais la vraie question c’est "comment?"
Face à une situation compliquée il faut être dans l’après, dans l’action pour s’en sortir.
On peut se poser, on peut pleurer, se plaindre un peu, puis il faut choisir : agir ou subir ?
Vivre pour soi
J’ai toujours pensé à moi d’abord. Mon équilibre émotionnel passe toujours avant, c’est primordial dans mon rôle de femme, de mère, de sœur ou d’amie.
Ce n’est pas de l’égoïsme : je connais mes limites et lorsqu’un événement va me faire vaciller, je me retire immédiatement. J’évite de me mettre dans des situations où je ne serais pas confortable, car je serai en difficulté par ma faute. Pour moi et pour l’autre.
J’assume mon peu d’intérêt pour la maternité alors que je suis maman ou ma pudeur avec mon mari alors que je suis adepte de grandes déclarations. J’assume d’être une amie en carton qui ne prend jamais de nouvelles, mais qui est toujours loyale et authentique avec mes amies. La vie est trop courte pour la vivre à moitié.
J’assume mon côté franc, sans limites et indépendant. Un jour quand l’heure du bilan arrivera je ne veux pas regarder ma to do list en me disant que je n’ai rien fait de ce que je voulais vraiment. J’ai peu de regrets, car je n’hésite jamais et je suis toujours mon intuition.
Garder la foi
Quand je suis arrivée pour la première fois en France métropolitaine, j’avais une petite chambre de 9m2 à Nanterre au 9e étage. La chambre 913. Les soirs d’automne, je m’asseyais sur une table dans la cuisine commune vue sur La Défense. Je voyais toutes ses lumières, j’étais impressionnée du haut de mes 18 ans devant l’immensité de ce bâtiment.
Et la seule chose à laquelle je pensais c’était mon retour dans mon île natale. Il est important de préserver son rêve, de le choyer et de le réaliser.
Cela fait 14 ans que je suis ici. C’est mon ultime rêve de rentrer. Ma place m’attend et cela prendra le temps qu’il faut : j’y arriverai.
Je crois que le secret pour tenir bon c’est de ne jamais abandonner ce pour quoi on se lève le matin.
Chaque pas nous rapproche de l’objectif final. Et il y aura toujours des obstacles, nous serons constamment ralentis, mais rien ne doit nous faire lâcher. Absolument rien. Dans tous les rôles que nous allons assumer au cours de notre vie, nous allons jongler le plus ... avec nous-mêmes. Alors, chérissons cette relation.
Sandra - 32 ans Réunionnaise, maman, épouse, mais moi avant tout !
Blog : http://neuves-mois.fr
Instagram : @neuvesmois_blog Mon livre roman autobiographique : "Plus forte que les maux"